

Les parts d’ombre, en psychologie (notamment chez Carl Jung), représente tout ce que nous avons refoulé, nié ou caché de nous-mêmes parce que cela n’était pas accepté par notre entourage, la
société, ou même par nous-mêmes.
Ce sont des émotions, des blessures, des pulsions, des peurs, des colères, des hontes, des fragilités mais aussi, paradoxalement, des forces inexprimées.
C’est tout ce qu’on cache, ce qu’on refoule, ce qu’on ne veut pas voir de soi-même.
C’est la colère qu’on étouffe.
La jalousie qu’on juge honteuse.
La peur qu’on fait semblant de ne pas avoir.
La tristesse qu’on camoufle derrière un sourire.
Les blessures, les envies, les pensées qu’on juge "pas normales", "trop", "pas assez", "dangereuses"...
Mais ces parts-là sont aussi nous.
Elles se sont construites souvent dans l’enfance, quand on a compris, parfois inconsciemment :
– « Si je suis en colère, on me punit. »
– « Si je pleure, on me rejette. »
– « Si je dis ce que je pense, on se moque de moi. »
Alors on a enfermé ces parties dans un coin de nous, dans l’ombre.

Depuis l’enfance, on apprend à jouer un rôle, à enfiler un masque pour être aimé, validé, sécurisé. Tout ce qui ne correspond pas à cette "image idéale" est enfoui. On devient alors étranger
à nous-mêmes, coupés de notre totalité.
Parce que tout ce qu’on rejette en nous continue à vivre, à agir, à influencer nos choix mais dans le silence.
C’est comme si une partie de nous criait derrière une porte fermée.
Alors on se sent "pas bien", on réagit parfois trop fort ou à côté de la plaque, on attire des situations qui nous répètent les mêmes blessures.
On se dit :
– « Je ne comprends pas pourquoi je suis toujours en colère. »
– « Pourquoi je répète les mêmes schémas ? »
– « Pourquoi j’ai peur d’être abandonnée, alors que tout va bien ? »
C’est souvent notre part d’ombre qui essaie d’attirer notre attention.

Elles ne cherchent pas à nous détruire, elles veulent être vues, reconnues, intégrées.
Elles sont comme des enfants abandonnés dans une pièce noire : elles crient, elles provoquent, non pas pour faire du mal, mais pour qu'on vienne les chercher.
Elles veulent nous dire :
– « Regarde-moi. »
– « J’ai souffert. »
– « Je suis une partie de ton histoire. »
– « Si tu m’écoutes, je peux t’aider. »
Car dans chaque part d’ombre, il y a une énergie bloquée, une force, une vérité à libérer.
Par exemple :
- Derrière la colère, il y a souvent un besoin de justice ou de respect de ses limites.
- Derrière la peur, il y a souvent une grande lucidité, une envie de sécurité ou de clarté.
- Derrière la jalousie, un désir d’amour ou une blessure de rejet.
- Derrière la tristesse, un amour immense qu’on n’a pas su exprimer.
Et quand on les écoute, avec présence et bienveillance, elles se transforment :
- La colère devient puissance.
- La peur devient lucidité.
- La honte devient vulnérabilité assumée.
- Et la blessure devient matière à guérison.

Parce qu’elles sont authentiques.
Parce qu’elles font partie de notre histoire.
Parce qu’en les apprivoisant, on devient entière, alignée, vraie.
Les aimer, c’est ne plus se fuir. C’est reprendre son pouvoir.
Et c’est souvent là que commence la vraie paix intérieure.
Parce qu’elles ont survécu quand on ne savait pas comment faire autrement.
Elles nous ont protégés, à leur manière.
Les aimer, ce n’est pas dire « c’est bien d’avoir été en colère » ou « j’ai eu raison d’avoir peur ».
C’est dire :
– « Je comprends pourquoi tu étais là. »
– « Merci de m’avoir protégé. »
– « Maintenant, je suis prêt(e) à t’écouter autrement. »
Les aimer, c’est se réconcilier avec soi.
Et c’est souvent à partir de là que la vraie transformation commence.

Voici un exercice d’écriture doux et profond, que tu peux faire à ton rythme, dans un moment calme, avec un carnet ou un document que tu garderas juste pour toi.
- Prépare ton espace : Choisis un moment où tu ne seras pas dérangée.
- Allume une bougie ou/et mets une musique douce si tu le souhaites.
- Respire profondément pendant quelques instants. Laisse venir ce qui vient. Tu n’as rien à forcer.

- Écris librement en commençant par : « Il y a une part de moi que je cache souvent… »
- Laisse venir ce qui émerge.
Une émotion ? Une réaction ? Une pensée que tu n’aimes pas avoir? Une peur ? Une blessure ancienne ?
Tu peux aussi écrire à la main, sans te relire.
Quelques exemples :
…qui est toujours en colère.
…qui a peur d’être abandonnée.
…qui se sent nulle, même si elle fait tout bien.
…qui juge les autres ou se compare.

Continue en écrivant :
« Je vais te donner un visage, un nom, une forme… »
Tu peux l’imaginer comme une enfant, un animal, une créature, une énergie…
Donne-lui une forme bienveillante, même si elle est cabossée.
Par exemple : "Tu es comme une petite fille recroquevillée, les poings serrés, qui n’a jamais osé pleurer. Je vais t’appeler Lou."
Ou : "Tu es comme une panthère noire qui rugit pour ne pas être blessée."

Écris maintenant une lettre à cette part de toi, en commençant par :
« Je te vois. Je t’entends. Et j’ai envie de te dire… »
Parle-lui comme on parle à un enfant blessé ou à une amie très chère.
« Je ne t’ai pas toujours comprise. J’ai parfois voulu te faire taire, ou t’oublier. Mais aujourd’hui je suis là. Je veux apprendre à t’aimer. À marcher avec toi. Tu fais partie de moi. Et je
te remercie d’avoir survécu jusque-là… »
Laisse les mots venir, sans jugement.

Enfin, inverse les rôles.
Écris comme si c’était elle qui te répondait :
« Merci de m’avoir écoutée. Moi, je voudrais te dire… »
Tu seras surprise de ce qu’elle pourrait t’écrire.
Souvent, elle ne cherche qu’une chose : être accueillie.

Relis doucement ce que tu as écrit, si tu en as envie.
Tu peux terminer par une phrase comme :
« Aujourd’hui, je marche un peu plus entière.
Avec mes lumières, mes ombres, et beaucoup d’amour. »




Tu viens d’ouvrir un espace sacré à l’intérieur de toi, avec courage et douceur. Prends soin de toi dans les heures qui viennent, bois un thé, marche un peu, ou simplement repose-toi. Ce
travail intérieur est puissant.
Et si un jour tu veux aller plus loin, écrire d’autres lettres, créer un rituel, transformer ce que tu vis en poésie, en art, en lumière, je serai là pour t’y accompagner si tu en ressens le
besoin

À bientôt,
Céline
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