Accueillir ses émotions, c'est quoi au juste ? Et comment fait-on?

"ACCUEILLIR SES ÉMOTIONS" ça veut dire quoi ?

Il est important de savoir que, pour la plupart d’entre nous, nous n’avons pas été habitués à accueillir nos émotions. Enfant, nous étions des boules d’émotions mais, en grandissant, on nous a plutôt appris à être raisonnable, à rationaliser, à banaliser, à refouler, à nier, à juger nos émotions. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui, accueillir nos émotions nous semble vraiment très difficile voire même parfois chaotique et impossible.
 
De plus, la société dans laquelle nous vivons ne reconnaît pas encore l’importance des émotions et de la souffrance. C’est un peu comme-ci nous devrions toujours être «au top», super performant et rationnel. Les émotions et la souffrance sont encore malheureusement jugées comme «faibles» et nous amènent dans la honte. Alors que le fait d’être en contact avec soi, avec ce que nous vivons, nous donne accès à des ressources insoupçonnées. Ceci dit, pour avoir accès à ces ressources, il faut d’abord apprendre à accueillir ce que l’on vit.
 
Accueillir, ça demande d’abord de s’arrêter pour être en contact avec ce que nous vivons. Si nous nous activons trop, il est fort probable que nous passions à côté de nos souffrances et de notre vécu, jusqu’à ce que notre corps nous arrête, parfois brutalement, afin que nous apprenions à nous écouter. Ça c’est l’effet du refoulement sur une trop grande période.
 
Pour accueillir, il faut aussi être à l’aise avec ses émotions. Sinon, nous allons en avoir peur et nous allons tenter de les refouler ou de nous en défendre de différentes façons. Ce qui nous amènera, encore une fois, à nous éloigner de nous-mêmes, de nos besoins réels, de nos limites réelles, de nos valeurs ainsi que de l’amour de nous-mêmes et de la paix intérieure.
 
La paix vient du fait que nous soyons en équilibre à tous nos différents niveaux: physique, émotionnel, mental, spirituel, relationnel. La plupart des gens sont capables de s’occuper d’un, deux ou trois niveaux mais, le plus négligé reste encore celui des émotions. Personne ne veut avoir à revivre ou à vivre les souffrances qu’il porte. Ceci dit, c’est justement en ne se donnant pas l’opportunité de faire ce travail que nous ne devenons jamais nous-mêmes et que nous ne trouvons pas la paix. Nos souffrances ne vont qu’en grandissant puisqu’elles sont réveillées par les événements et les personnes de notre ici et maintenant.
 
Donc, s’accueillir, c’est s’arrêter, identifier ce que nous vivons, laisser monter à l’intérieur de notre corps nos émotions (parce que les émotions passent par le corps), le vivre pleinement (pleurer, crier, si nécessaire) et ne porter aucun jugement sur la souffrance vécue, sur les émotions qui l’accompagnent ou encore sur notre intensité. Voilà le plus difficile à faire. Comme nous avons été habitués à juger nos émotions, nous n’arrivons pas à nous accueillir parce que l’accueil implique la compassion, l’amour et l’acceptation de ce que nous vivons. C’est là qu’il est important d’aller chercher une aide auprès d’une personne qui est capable d’accueillir avec respect, amour et compassion ce que nous vivons et surtout qui se sent en sécurité face aux émotions. Sans sécurité, c’est difficile de se vivre pleinement. C’est ainsi que, tout doucement, nous apprendrons à nous accueillir et que nous guérirons nos blessures.

Josée Brissette
« Il faut restaurer une perméabilité et un contact plus fluide avec nos émotions. Habituellement nous ressentons nos émotions lorsqu'elles nous dérangent. Le reste du temps, nous les tenons réprimées. La première étape consiste à nous ouvrir à l'émotion.
Puis il devient clair que l'émotion est un phénomène provenant de l'intérieur. Habituellement, nous sommes convaincus que l'extérieur déclenche l'émotion, alors qu'il la révèle seulement. Nous pouvons donc faire l'expérience que toutes les émotions demeurent présentes, en latence, même quand nous ne sommes pas en situation. En apprenant à accueillir l'émotion, je peux plus facilement lui dire "stop".
 
Le refus est inhérent à l'émotion... car elle naît justement de ce décalage entre ce que j'attendrais et ce qui est. Dans mon esprit, la situation pourrait être autrement et je ne l'accepte pas directement telle qu'elle est. Je suis d'autant plus excité et joyeux d'être reçu à un examen, que je doutais du succès. Je compare subconsciemment avec la situation inverse où j'aurais pu échouer. Ce n'est pas une unité totale et immédiate avec la réalité.
Dans une émotion joyeuse comme dans une émotion de tristesse ou de peur, on retrouve toujours un élément qui implique que la situation pourrait être différente. On ne vit pas une acceptation inconditionnelle du "c'est ainsi", où l'émotion se transformerait en un sentiment de paix.
 
Un aspect central de mon travail de thérapeute est de détecter les refus au quotidien. [Cela] consiste à aider une personne qui ressent une tension à contacter la pleine mesure de son émotion, à découvrir le point le plus sensible, jusqu'à cette qualité d'acceptation inconditionnelle qui ramène l'unité et la paix intérieures. Le but [...] n'est pas de faire disparaître l'émotion mais le refus qui la sous-tend. L'acceptation permet de retrouver une circulation fluide, une véritable spontanéité, que l'émotion reste présente ou disparaisse.
 
[Ce n'est pas] une technique particulière mais plutôt un état d'esprit. C'est une intention de ne pas se protéger vis-à-vis de ce que nous portons en nous de plus dérangeant - certaines pulsions, certaines souffrances, ce que nous avons le plus de mal à accepter en nous. [Ce sera] le moment privilégié pour nous ouvrir à ces aspects conflictuels et douloureux, en les exprimant - à la différence de la méditation où l'on reste silencieux et statique. L'expression sans retenue de ce que l'on ressent facilite le fait d'aller au cœur de l'émotion.
Au plus aigu de la souffrance, si nous cessons de résister et si nous nous ouvrons, nous découvrons soudain la paix, le silence, l'immobilité. Arnaud Desjardins cite souvent cette parole : "Pour sortir de l'enfer, il faut sauter là où les flammes sont les plus hautes", comme dans l'Enfer de Dante où la sortie se trouve au centre de l'enfer et non à sa périphérie. À partir du moment où nous avons affronté ce qui nous fait le plus mal, la peur de le ressentir disparaît. L'aspect dérangeant ne pose plus problème et s'intègre, qu'il persiste ou non. Tant que l'on sent une menace, c'est qu'il reste une dualité avec l'émotion : "D'un second naît la peur".
A partir du moment où l'on se plonge tout entier, corps et âme, dans l'expérience douloureuse avec l'impression que l'on peut mourir, suffoquer et être complètement anéanti, on s'aperçoit que l'on n'est pas détruit et qu'il existe un niveau de conscience absolument intact, inaffecté par la souffrance. Cette attitude commence à imprégner le quotidien et ouvre à la plénitude de la vie, car nous avons contacté ce niveau indestructible. Au lieu de fuir et d'éviter, nous nous laissons traverser par les vagues et les remous, sans être submergés ni noyés... »
Dr Christophe Massin

D’où viennent les émotions?

Comment apparaissent nos émotions et vous invite à tenter un processus libérateur d’accueil et d’acceptation de ce qui vit en vous .
 
Nos émotions ont trois sources :
 
  • La stimulation organique (prise de médicaments, de substances artificielles, d’aliments)
  • Les perceptions sensorielles (une douce brise qui caresse la joue, la vue d’un bébé chat qui ronronne, l’odeur d’un gâteau d’enfance, un massage etc..)
  • Les pensées (scénarios catastrophes, anticipation négative d’un événement qui n’est pas encore arrivé, avis, jugement d’une situation, d’une personne..)
 
En réalité chaque émotion est reliée a un pensée mais parfois les stimuli se passent si vite que nous n’avons pas le temps d’entendre la pensée sous jacente à l’émotion.
 
Par exemple : Échapper de justesse à un chauffard et se retrouver essoufflé la peur au ventre sur le bas côté de la route; Dans ce cas l’événement ( la stimulation ) est arrivée si vite que vous n’avez pas perçu la pensée qui a elle analysé la situation de danger et vous a ordonné de vous décaler rapidement de la route.
Autre exemple :Vous passez à côté d’une dame qui porte le même parfum que votre mamie adorée, sans même entendre vos pensées qui ont analysé ce fait, vous êtes déjà nostalgique, ému(e), triste ou heureux(se) selon ce que cela vous évoque.
 
La majorité du temps, nous entendons très bien nos pensées, nous avons un discours intérieur bien rodé qui se répète en boucle comme un disque rayé. Nous passons parfois des journées entières à rabâcher intérieurement, à se répéter les mêmes choses, les mêmes jugements, impressions sur un événement ou sur une personne. Cette activité souvent faite de manière automatique renforce et installe en nous une programmation perdante et négative. (Les programmations positives sont plus rares mais existent chez certain, dans ce cas il n’y a évidement pas lieu de les changer).
 
C’est très simple, plus nous répétons une tache, mieux nous là maîtrisons, là faisons vite et sans réfléchir (le vélo par exemple, ou une chanson que nous connaissons par cœur). Il en va de même pour nos processus cognitifs et c’est bien là le drame.. A force de ruminer, nous nous enfermons dans une prison de frustrations, d’insatisfaction, de colère etc ..
 
Dans notre cerveau, à chaque pensée se crée une connexion neuronale, c’est à dire un chemin nerveux et ce chemin sera emprunté pour chaque pensée du même type, il grossira et deviendra de plus en plus actif et réactif ce qui aura pour conséquence de nous replonger immédiatement dans l’état émotionnel associé. Autrement dit, si vous passez votre journée à ressasser votre mécontentement contre le temps, la foule, votre travail, votre mari, vos collègues, votre apparence physique etc .. vous restez enfermé(e) dans ce mode pensée/émotion sans ne plus pouvoir en sortir et sans même en avoir conscience.
 
La bonne nouvelle c’est que nous pouvons inverser la tendance et agir sur notre plasticité cérébrale. Ainsi, en décidant délibérément grâce à la vigilance de nos états intérieurs d’opter pour une toute autre façon d’aborder la vie nous créons à chaque instant de nouvelles impulsions nerveuses, de nouvelles émotions et donc .. une autre vie.
 
Face à l’angoisse
En pratiquant la pleine conscience, c’est à dire revenir à soi, faire connaissance avec soi, nous développons peu à peu un sens aigu pour comprendre et analyser ce qui se passe en nous et comment ça se répercute autour de nous. Nous nous rendons alors compte que ce qui vit en nous en termes de pensées et d’émotions provoque nos comportements et que ces derniers sont souvent inappropriés (évitement, agression, inhibition etc..). Lorsque nous avons des symptômes d’angoisse (vertiges, nausées, palpitations, peurs diffuses ou localisées, attaques de panique..) nous subissons en réalité la résultante de plusieurs facteurs, à savoir :
  • Un mode de vie inapproprié
  • Un conditionnement parasitant qui génère une tension intérieure toujours plus grande
  • Des pensées et des émotions stimulées et entretenues par ces deux premiers facteurs
 
Vous prenez peu à peu conscience de votre fonctionnement intérieur et sortez du mode passif de victime car vous savez à présent que vous êtes la seul(e) personne à pouvoir changer les choses.
 
Lorsque l’angoisse surgit, vous allez également pouvoir agir et arrêter de là subir. Tout vos symptômes sont là pour vous signifier que quelque chose n’est pas fluide en vous, ils sont une alarme et tentent par leurs manifestations d’attirer votre attention. En réalité ils ne sont pas des ennemis, ils existent pour que vous cessiez de mettre le couvercle sur ce qui en vous est blessé et que vous décidiez une fois pour toute de vous aimer suffisamment pour vous occuper de vous.
 
Si vous êtes là c’est parce que vous avez compris que se détourner de soi ne marche jamais. Au contraire, nous devons nous accueillir pleinement pour nous comprendre et nous guérir. Il en est de même pour toutes nos manifestations émotionnelles et physiques. Nous ne pouvons pas les rejeter (car il s’agit d’une partie de nous) sous peine de les voir prendre de plus en plus d’ampleur et de puissance. Imaginez un bébé qui pleure pour qu’on vienne s’occuper de lui, s’il est ignoré, il va se mettre à crier de plus en plus fort, puis à hurler, il en est de même pour nous.
Technique d’accueil et d’ouverture à ce qui est :
Le processus par étape :
 
1/ Vous anticipez la scène de votre angoisse, vous avez peur d’avoir peur avant même d’être confronté(é) à l’objet de votre anxiété : Observez cela, observez comment vous pouvez vous laisser aller totalement à des scénarios catastrophes et vous provoquer encore plus de symptômes, de pensées négatives et de malaises en adhérant à votre discours intérieur « défectueux » ou comment vous pouvez prendre du recul, respirer, revenir à votre corps et apaiser votre mental inquiet par votre simple présence. Ainsi vous calmez le disque rayé et commencez à installer un nouvel état d’être.
2/ Vous êtes en situation de stress/d’angoisse : De la même façon, revenez à vous, prenez quelques minutes pour vous repositionner physiquement et mentalement. Ajustez votre posture, respirez, prenez l’air et dites STOP à ce moulin intérieur en remettant totalement en question la véracité de ses propos. Non, ce qui se dit n’est pas la réalité mais le résultat d’un mode de pensé automatique qui se déclenche et vous êtes justement en train de le déprogrammer!
 
3/ Visualisez des symboles ou des mots pour vous aider à neutraliser cette programmation : Lorsque le robot interne se met en branle et vous assène sa chanson, visualisez un panneau STOP de signalisation ou dites le mot STOP ou SILENCE directement dès qu’il se pointe. Ne vous laissez pas entraîner par son refrain. Arrêtez son manège dès que vous l’avez repéré et faites votre travaille de repositionnement. Il ne s’agit pas de se mettre en confrontation et d’être agressif(ve) avec cette partie de vous qui se manifeste mais de lui signaler : «STOP, je te vois mais je décide de ne pas adhérer à ce que tu me racontes ». Vous signalez ainsi à votre cerveau que ce circuit neuronal ne vous intéresse plus et qu’il faut en créer un nouveau.
 
4/ Laissez vous envahir par votre malaise en observant attentivement ce qu’il se passe : Il va peut-être vous falloir quelques jours pour vous faire à cette idée puisqu’elle va à l’encontre des comportements habituels de fuite en cas d’angoisse. Lorsque vous le pourrez, faites l’expérience de vous laisser envahir et totalement traverser par vos sentiments et symptômes avec votre nouvelle conscience. La conscience qui sait que tout ceci n’est pas vous mais une partie de vous qui à besoin d’être entendue, d’être exprimée. La conscience qui sait que ça ne va pas durer. La conscience qui voit, qui comprend et dissout tout sur son passage. Vous serez surpris de constater qu’en lâchant prise totalement sur ce qui se manifeste en vous avec confiance et conscience, tout se transforme.
 
Vous pouvez être bien partout avec vous même. Votre conscience allume la lumière et vous permet de sortir de votre cave. Revenez à vous encore et toujours, apportez toujours plus de présence à qui vous êtes et à l’expérience de vie que vous faites. Vous ne dépendez plus de personne pour aller bien, vous êtes votre refuge.
Jessica Font

Les messages du corps

Le corps est en perpétuel transformation. Les échanges qu’effectue le centre d’une cellule avec l’extérieur sont constants et c’est pourquoi notre peau change
toutes les 5 semaines et notre squelette tous les trois mois. Ainsi chaque année 98% des atome s du corps sont renouvelés !
Ces mots en apparence si simples cachent en fait la réalité fort complexe. Jouir d’une bonne santé nous semble aller de soi, car la plupart d’entre nous naissons avec un corps sain. C’est l’état naturel de l’homme et nous n’avons pas à lutter pour demeurer en bonne santé. Toutefois, lorsqu’il tombe malade, l’homme doit lutter pour lui‐même et pour guérir. Ce point est capital.
En effet, dans les sociétés occidentales la médecine traditionnelle a inversé le sens de la lutte.
On lutte « contre », et non pas « pour ». On lutte contre les symptômes, contre la maladie, contre l’ennui, etc. ; on ne lutte jamais pour soi, mais contre soi. Cette dichotomie n’est pas une subtilité sémantique, mais une triste réalité.
Lutter « contre » sous‐entend combats et dépenses excessives d’énergie. On va livrer une vraie bataille à la maladie. Le patient concentre toutes ses forces pour lutter contre les symptômes de la maladie et espérons‐le, guérir de ces symptômes avec l’aide des médicaments et éventuellement d’autres moyens. Il triomphe de sa maladie et en est fier, car il a « vaincu », croit‐il...Pendant cette courte bataille, où le patient se situe‐t‐il par rapport à la maladie? Est‐il au centre ou à la périphérie ? Est‐il centré ou excentré ? À quoi sert‐il de se battre contre un mal qui a été engendré par soi‐même ?
Imaginons qu’au lieu de lutter contre un symptôme ou une maladie nous luttions pour nous‐mêmes, pour celui ou celle que nous sommes, afin que nous soyons non seulement en bonne santé, mais aussi heureux, bien dans notre peau. Imaginons que notre corps, à travers ce symptôme ou cette maladie, cherche à nous envoyer un signal plutôt qu’à nous faire la leçon ou nous punir. Imaginons que ce corps ne soit pas un ennemi mais un ami, le meilleur et le plus fidèle. Supposons qu’au lieu de se battre ce corps ait envie de repos, de caresses, d’amour.
Supposons encore que ce corps est en train de nous dire qu’il en a assez d’être maltraité et qu’il le dise avec plus ou moins de force, pour que nous réagissions
selon le degré d’intensité du signal.

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Écoutons l’alarme, elle sonnera moins fort...

Ravis d’avoir des réactions négatives, excessives, qui nous gênent, nous freinent, nous empêchent d’agir et d’avancer? Qui nous mènent droit au stress ou nous colle mal au dos ou à la tête? Oui, puisque ces réactions sont seulement des alarmes. Je vous l’accorde, elles s’expriment parfois en faisant un barouf d’enfer, seulement voilà: même lorsqu’elles beuglent dans un porte-voix, nous ne les écoutons pas, alors imaginez qu’elle se contente d’un petit voyant qui clignote?
 
La bonne nouvelle, c’est qu’à mesure que nous apprenons à écouter ces alarmes, elles ont moins besoin de sonner fort, et les réactions diminuent nettement. Nous avons déjà vu comment observer nos réactions (les états de défense) aux émotions pour comprendre les messages qu’elles cherchent à nous transmettre sur les menace à notre bien-être. L’obstacle que mes clients rencontrent fréquemment quand ils tentent de le faire, c’est la difficulté à prendre du recul parce qu’ils sont agacés par leurs réactions, et cet agacement devient le point de focalisation qui entrave l’exploration.
 
Il est donc important de commencer par accueillir l’émotion comme une alliée et non comme un ennemi, en faisant preuve de bienveillance envers vous-même. Tout simplement parce que s’agacer de réactions qui sont l’indicateur que quelque chose ne va pas est à peu près aussi productif que de mettre le doigt sur une fuite de gaz : ça n’arrête rien et tout ou tard, ça va vous exploser à la figure.

Mini coaching: accueillir l’émotion en faisant preuve de bienveillance envers soi

La bienveillance, au contraire, est un premier pas vers l’accueil et l’écoute d’un signal d’alarme légitime, déclenché par une menace directe contre notre bien-être. Les quatre étapes ci-dessous ont un double avantage: elles permettent de prendre le recul nécessaire et participent à la satisfaction du besoin de reconnaissance et au renforcement de l’estime de soi (j’ai suffisamment de valeur pour reconnaître mes besoins et m’en préoccuper, pour schématiser brutalement)
 
Laissons donc l’auto-critique, l’auto-flagellation et autres mauvais traitements auto-infligés aux adeptes d’un monde somme toute moyennement cool, et apprenons à nous comporter avec égards envers nous-mêmes, car au fond, nous le valons bien !
1- Commencez par remercier le système interne qui veille sur vous et votre bien-être en vous envoyant les signaux nécessaires sur ce qui ne vous convient pas et les besoins à combler pour y remédier. Ce système interne, gardien de votre équilibre, vous donne toutes les cartes pour le préserver ou le restaurer, alors autant être sympa avec lui.
 
2- Félicitez-vous d’avoir justement prêté attention à ce symptôme. Se parler gentiment est essentiel, et vous venez de faire quelque chose d’important pour vous, car vous êtes un être humain fait d’émotions légitimes qui commence à comprendre quoi en faire.
 
3- Accueillez l’émotion en lui rendant toute sa légitimité (version elle a une bonne raison d’être là) et rattachez-là à l’une des principales catégories d’émotions négatives: est-ce de la peur, de la tristesse ou de la colère (cette dernière étant le plus souvent générée par l’une des deux autres, mais parfois difficile à distinguer dans un premier temps).
 
4- Prenez rendez-vous avec vous-même, immédiatement ou plus tard, pour explorer l’émotion et les besoins qui la génèrent. Nous n’avons pas toujours le temps de la faire au moment où nous prenons conscience de la nécessité de traiter une émotion, et on le fait souvent mieux en prenant un moment pour soi, pendant lequel nous pouvons nous accorder toute notre attention.
 
Il est alors beaucoup plus facile de passer à l’étape exploration de l’état de défense et découvrir le besoin à combler pour diminuer l’émotion et éviter qu’une situation menaçante similaire se reproduise, dans une certaine mesure. Voir: Remparts, coursives et échauguettes: les états de défense aux émotions
 
Et puis c’est un bon moyen de conserver sa bonne humeur malgré les petits tracas et grandes emmerdes, et rien que ça, ça vaut le coup ;)
Sylvaine Pascual