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Reprendre son pouvoir et gérer le stress : Zone de contrainte et Zone d’influence

"Pouvoir" est un verbe : "avoir la possibilité, les moyens physiques, matériels, techniques, etc., intellectuels, psychologiques, etc., de faire quelque chose" (Larousse)

 

 

Ce pouvoir de faire, il nous arrive fréquemment de le perdre, au moins partiellement. Souvent en raison de notre environnement et des circonstances.

 

Le regard que l'on porte sur notre situation est alors déterminant. Et plus que cela, l'endroit où l'on choisit de se situer.

Si je me considère comme victime de ce qui arrive, alors le pouvoir est donné à l'extérieur : aux évènements ou aux autres. Je me trouve alors dans une "zone de contrainte".

Rester dans cette zone est une source de stress parfois majeur. Et si cela dure trop longtemps, il arrive que cela mène jusqu'au "burn out".

 

Il n'y a qu'une manière de reprendre son pouvoir, c'est de se dire : "je suis responsable de ce qui m'arrive".

Le seul moyen de reprendre son pouvoir c'est de se dire: "que puis-je faire pour?", "Comment puis-je avancer dans mon objectif en prenant en compte cette contrainte nouvelle qui s'impose?"

 

C'est une démarche créative qui est en soi déjà une reprise de pouvoir. Je reprends les rênes. Je vais vers l'extérieur, plutôt que d'être en "réaction" et laisser l'extérieur m'envahir totalement et guider ma démarche.

 

Car avant de pouvoir avancer dans cette reprise de pouvoir, il est une question essentielle, celle de son objectif, qu'il est bon de valider régulièrement. "Où vais-je?", "quel est mon but?", "quel est mon coeur de mission?", "pour quoi suis-je à ce poste?"

 

Être clair avec ce point est un préalable et évite de se replier dans des remises en causes inutiles, voire dans des questions d'égo qui se focalisent sur un choc émotionnel et risquent de parasiter notre action.

L'autre point, puisqu'il s'agit de "faire", c'est d'être au clair avec ses capacités, ses talents. Pourquoi?

 

Parce que la recherche d'une nouvelle voie, d'une nouvelle action a toute les chances d'aboutir si elle part de là où nous sommes avec nos talents particuliers. Si elle part de cette zone où, quoi qu'il arrive on se sent "aux manettes", avec ce que l'on sait bien faire. Si l'on est plutôt très bon sur un plan technique, alors cherchons une voie technique, si l'on est plutôt très bon dans la communication, alors cherchons une voie où le relationnel est un facteur de succès.

 

A partir de là. Notre énergie n'est plus focalisée sur ce qui arrive, mais sur la manière dont on choisit d'y répondre et "d'ajuster sa voilure".

 

C'est cela être "proactif". Plutôt que réactif. C'est en étant dans notre zone d'influence que l'on reprend son pouvoir.

 

La zone de contrainte

La zone de contrainte est constituée de tout ce sur quoi nous n’avons aucune possibilité d’action.
Comme par exemple, le temps, la conjoncture économique, les faits divers, les agissements des politiques…etc.
Nous pouvons remarquer que cette zone de contrainte est plus étendue et entoure notre zone d’influence. Et c’est normal.

Ce qui va nous stresser, nous frustrer, nous faire perdre énormément d’énergie, c’est de porter notre attention, notre action sur cette zone de contrainte.

C’est comme vouloir sortir d’une pièce en essayant de passer à travers le mur. On obtiendra comme seul résultat des douleurs, de la fatigue et bien évidemment du stress ! Et il est certain que nous serons encore dans la pièce malgré nos efforts.

 

Et ce qui est pire, nous allons nourrir cette zone de contrainte. Grâce à l’énergie que vous lui consacrez, elle va grandir et grignoter notre zone d’influence.
C’est de cette manière que s’installera l’impuissance acquise.
Nous allons alors perdre graduellement notre estime et notre confiance en nous et être de plus en plus stressé.

 

Heureusement, le phénomène inverse est vrai aussi.
Si vous portez toute votre énergie et votre attention sur ce que vous pouvez changer, vous allez nourrir votre zone d’influence.

 

Cette zone d’influence va alors grandir, s’élargir et venir grignoter votre zone de contrainte.
Vous allez alors augmenter votre estime et votre confiance en vous, et faire baisser votre stress.

 

Alors, allez-vous chercher la porte pour sortir de cette pièce ?

Ou au contraire, allez-vous continuer à vous lamenter de la crise économique ?

 

 

La zone d’influence

La zone d’influence est composée de toutes les choses que vous pouvez modifier, soit directement soit indirectement.
Comme par exemple votre humeur, la manière de voir et de gérer les choses, vos habits, mais aussi dans une moindre mesure les humeurs et réactions (par exemple) de ceux qui vous entourent.

 

Le stress : en lien avec tous les niveaux de notre pensée

L’événement qui déclenche le stress, ou « facteur de stress », est multiple et spécifique à chaque personne. Ce qui stresse une personne peut être un défi stimulant pour une autre. Identifier un facteur de stress permet d’exercer une influence sur ce dernier. Une façon pratique d’identifier les facteurs de stress consiste à les diviser en niveaux logiques de pensée, selon le modèle de Robert Dilts. En effet, le stress, comme les maladies, touche tous les niveaux de notre expérience. Plus l'intensité du stress est élevée, plus il est en lien avec des niveaux d'abstraction élevés (Croyances et identité).

 

Facteurs de stress liés à l’environnement

L’environnement se réfère à l’ensemble des contraintes physiques, morales, réglementaires auxquelles nous réagissons de façon favorable ou défavorable. Ces contraintes orientent nos réactions et répondent aux questions du "où" et "quand". Les facteurs de stress peuvent concerner les différents éléments de tri.

 

Lieux : les facteurs géographiques peuvent comporter une surpopulation, la pollution sonore, de l’air et de l’alimentation, la nature de l’urbanisme, l’éloignement entre le domicile et le lieu de travail, les délocalisations, l’excès de bruits, l’aménagement des locaux et lieux de travail, les conditions climatiques avec le froid ou les fortes chaleurs, une ambiance de travail instable.

 

Informations : la densité de l’information, le rôle des médias, l’incertitude quant à l’issue d’un événement, une information médicale sur votre état de santé, la lecture d’un article.

 

Personnes : le relâchement des liens parentaux, conjugaux, familiaux et amicaux, les problèmes avec le voisinage, la solitude, les conflits de personne. Il existe de nombreuses études montrant que la qualité de nos relations exerce une influence considérable sur notre niveau de stress et notre santé.

 

Activité : le chômage et l’inactivité, le rythme de travail, la productivité accrue, les ruptures de l’équipe, les restructurations, les conditions de travail difficiles, le temps passé dans les embouteillages, les temps de transport.

 

Choses : les nouvelles technologies, le matériel défectueux, les médicaments absorbés, la présence de ligne à haute tension près de chez vous.

 

Une étude médicale a montré l’importance de l’environnement chez 46 patients opérés de la vésicule biliaire et placés dans une chambre avec fenêtre donnant soit sur un mur de briques, soit sur un mur d’arbres verts. Les patients ayant vue sur la nature quittèrent l’hôpital plus tôt que les autres, consommèrent moins de médicaments et présentèrent moins de complications.

 

Un bon moyen de gérer son stress est souvent de changer d’environnement, par exemple en partant en vacances, mais, bien sûr, à condition de savoir quoi faire (niveau des comportements), comment faire (niveau des capacités) pour se détendre dans cet environnement, attribuer de l’importance (niveau des valeurs) à l’objectif et, enfin, croire à la possibilité de sa survenue.

 

Facteurs de stress liés aux comportements

Ce niveau se réfère aux actions observables et aux tâches réalisées dans cet environnement et le stress est donc lié à ce que je fais ou ne fais pas.

 

Ce que je fais : travailler trop en trop peu de temps, boire de l’alcool, fumer, mal manger, travailler les WE, ne pas prendre de vacances, me coucher très tard, arriver en retard, dire oui quand je pense non, me mettre en colère, conduire trop vite, faire du bruit, recevoir de mauvais feed-back, partir à la dernière minute.

 

Ce que je ne fais pas : de l’exercice, regarder un film, me reposer, lire des romans, me coucher tôt, prendre des vacances, dire non…

 

Facteurs liés à nos capacités physiques, mentales et émotionnelles

Ce niveau se réfère aux cartes mentales et stratégies cognitives que nous élaborons pour coordonner et donner une direction à nos actions. Ce sont nos habitudes. Se fabriquer de l’anxiété est une capacité qui consiste à imaginer une issue très désagréable à une situation à venir. Le stress est à ce niveau lié à l’absence d’un « savoir comment faire » ou d’une attitude mentale (comment faire ou comment ne pas faire quelque chose).

 

Par exemple, je ne sais pas comment faire pour choisir une alimentation équilibrée, parler en public, manager, présenter un projet, prendre une décision, faire face à un délai ou un management autoritaire, donner mon avis aux autres, dire "non", parler à quelqu'un de haut placé, répondre à la pression d'un client, apprendre l’informatique, reprendre des études, me détendre, demander de l’aide, exprimer mes sentiments, changer de travail, surmonter mon chagrin ou ma peur...

Je ne sais pas comment faire pour avoir plus de confiance en moi, être plus responsable, à l’écoute, logique, organisé, chaleureux, consciencieux, créatif, être moins timide, confus…

 

Facteurs de stress liés à nos valeurs et croyances

Les croyances sont liées aux permissions et nos valeurs à la motivation. Elles répondent aux questions du pourquoi (les causes) et du pour quoi (les conséquences). Les croyances influencent tous les niveaux de notre expérience et de notre santé. L'effet placebo montre que nous pouvons nous guérir si nous croyons en l'efficacité du traitement. Les valeurs représentent ce qui compte à nos yeux et ce que nous recherchons sans cesse à travers nos choix de vie personnels et professionnels : santé, sécurité, liberté, amour.

 

Exemple de croyances qui peuvent être source de stress : je ne suis pas digne de confiance, d’exister ou d’être aimé ; je ne suis pas assez compétent, je ne suis pas capable de ressentir, de satisfaire mes besoins matériels, physiques, émotionnels, d’être moi; je ne suis pas responsable de mon destin ; je ne peux faire valoir mes droits à faire des erreurs, travailler, aimer mon prochain, ma famille, être logique, responsable, m’amuser, obtenir de la reconnaissance pour mon travail, faire respecter mon engagement, m’affirmer…etc

 

Exemples : « il faut travailler dur pour réussir, il faut s’occuper des autres avant de s’occuper de soi, il n’est pas possible de traiter l’anxiété, la relaxation ne marche pas ».

 

Facteurs de stress liés à notre identité

L’identité est reliée au sens que nous donnons à notre rôle dans une situation et à notre mission dans la vie. L’identité se réfère également à un système de frontière entre nous et le monde extérieur. La meilleure ressource anti-stress est avant tout de savoir qui on est. Les stress identitaires sont donc fréquents et liés à la manière dont nous pouvons nous qualifier en tant qu’individu. Et nous nous accrochons tellement aux constituants de notre identité.

 

Par exemple : "je suis un nul, un malade, un cancéreux, un fumeur, un alcoolique, un perdant, un stressé, un anxieux, un déprimé, un colérique, un émotif, un croyant, une personne rigide. Je ne suis pas un vendeur, un manager, un homme d’action".

 

Les stress identitaires sont engendrés par une fausse « persona ». La personne n’affiche jamais son vrai moi ou dissimule sa vraie nature en portant un masque. Ne pas être soi demande beaucoup d’énergie et peut générer une grande quantité de stress.

 

Facteurs liés à notre système d’appartenance

La spiritualité se réfère à notre sentiment d’être relié à quelque chose de plus vaste que nous. La spiritualité nous donne le sentiment d'appartenir à nous-même en tant que système vivant et complexe et à des systèmes plus vastes de l'univers qui influencent notre santé. Le spirituel est lié à la vision et à la transmission de celle-ci et répond à la question « avec qui d’autre ? »

 

Les ressources pour faire face au stress

1. La flexibilité et le choix. Avoir des choix permet de faire face et de maîtriser les situations difficiles. L’anxiété est générée par la perception d’un manque de ressource pour s’adapter à une situation. A l’inverse, l’ennui est généré par la perception d’un excès de ressources par rapport à la situation. L’équilibre se trouve là ou les ressources sont appropriées aux difficultés à gérer. Vouloir dominer le monde extérieur génère un stress de pouvoir.
Il est utile de prendre conscience que nous ne pouvons influencer qu’une partie de notre zone de préoccupation. Chercher à influencer toute notre zone de préoccupation par une maîtrise excessive est associé à des maladies gastriques et cardiovasculaires. A l’inverse, ne pas chercher à influencer notre zone de préoccupation génère un sentiment d’impuissance qui accroît le risque de dépression.

 

2. La congruence. C’est un état de réunion et d’engagement des différentes parties de soi, avec une forte énergie pour agir vers la réalisation d’un but commun. A l’inverse l’incongruence est un état de division intérieure, avec une faible énergie pour agir. Un état d’incongruence avec un conflit interne influence le système immunitaire et l’apparition de multiples maladies infectieuses.

 

3. Le défi. Penser en termes d’objectifs et agir pour se rapprocher de la réalisation de ses buts et rêves, génèrent une forte énergie et une bonne prévention du stress.

 

Une stratégie pour prendre en charge son stress

 

Le stress négatif est un feed-back utile pour faire des ajustements et rétablir un équilibre.

 

 

1. Se synchroniser avec soi, et prendre conscience de ses sensations physiques

 

Accepter la réalité de cette sensation, même si sa présence n’est pas souhaitée.
Se concentrer sur l’incident stressant.

 

 

2. Donner du sens à l’incident stressant

 

Définir la cause du stress et son niveau de logique.
Chercher la signification ou l’intention positive de cet incident :
« Quelle est la signification de ce stress ? » ; « Quelle signification aimerais-je lui donner ? »

 

 

3. Définir des possibilités d’action

 

Préciser si l’incident se trouve ou non dans votre zone d’influence.
Concentrez vous sur ce qui est dans votre zone d’influence.
Quel est votre objectif et de quelle ressource disposez vous ?

 

Sources : institut-repere.com, sapiens.over-blog.com, mister-no-stress.fr