Personne n’aime perdre qui ou quoi que ce soit. La perte nous donne une sensation de diminution, d’enlèvement, que ce soit matériel ou émotionnel. La sensation de perdre la moindre chose, tel qu’un objet personnel, est déjà très désagréable. Perdre un poste, perdre du prestige ou perdre de l’argent ce sont de facteurs principaux de stress et de détresse. Qu’en est-il de la sensation de perdre ses moyens ou encore de perdre quelqu’un ? Cela peut être souvent très éprouvant et difficile à surmonter.
C’est pour cette même raison que nous sommes souvent réactifs au changement. Car, de prime abord, un changement représente toujours la perte de ce qui existait avant. Notre cerveau primitif, instinctif, classe toute situation en deux catégories : les récompenses et les menaces. Tout ce qui peut nous faire perdre quelque chose rentre dans la catégorie des menaces, face auxquelles nous avons un comportement automatique de fuite ou de lutte.
Comment donc faire face à la perte ? Comment devenir plus souples et capables de changer et d’accepter les changements ? Est-il possible d’apprendre à gérer ce sentiment de perte ?
Il faut savoir que toutes ces réactions, face à la perte, font partie de notre « cerveau inconscient », c’est-à-dire, de nos automatismes ou conditionnements. C’est pour cela que nous avons la sensation de ne rien pouvoir faire, de ne pas avoir de prise et donc de subir, puisque l’on est impuissant.
Heureusement, nous avons la capacité de faire notre fonctionnement bousculer du mode automatique et inconscient vers le mode conscient et adaptatif. Il existe plusieurs techniques pour cela, mais elles se fondent toutes sur deux choses : l’observation de soi et la réévaluation.
L’observation de soi nous permet de se rendre compte de ce qui se passe à l’intérieur, au niveau émotionnel et mental. C’est un entrainement qui nous rend capable de se regarder soi-même avec le recul de quelqu’un à l’extérieur. Ce rôle d’observateur est sine qua non pour toutes les étapes suivantes et pour tout travail sur soi-même, car il nous permet de prendre conscience de soi et des contextes autour, ce qui nous permet aussi de basculer naturellement vers le mode conscient.
Une fois que nous sommes en « mode conscient », nous pouvons passer à la deuxième étape, la réévaluation. Cela consiste à analyser la situation de nouveau, maintenant sous un autre angle, afin de rectifier la précédente évaluation guidée et biaisée par nos conditionnements et peurs inconscients. Quand on commence à faire cet exercice, on s’aperçoit que dans toutes les situations, même les pires qu’on puisse imaginer, il y a toujours quelque chose de positif.
Je vous invite à l’expérience. Pensez à une situation actuelle qui déclenche en vous cette sensation de perte, de peur ou de stress. Observez les réactions physiques, émotionnelles et mentales que le simple fait de vous connecter à cette situation déclenche.
Si vous voulez mesurer, donner une note de « 0 à 6 » à cette sensation de stress ou de détresse. Puis écrivez sur un papier trois aspects positifs de cette situation. Vous n’avez pas trouvé ? Continuez à réfléchir jusqu’à en trouver. Réfléchissez, prenez votre temps. Cela pourra paraître impossible au départ, puis, petit à petit, les idées viendrons, car vous serez en train de basculer vers le mode conscient et de réévaluer la situation. Vous allez probablement trouver même plus de trois points positifs et un nouveau scénario apparaîtra devant vous. Ensuite, observez-vous de nouveau, en vous connectant à la même situation et redonnez une note de « 0 à 6 » à votre sensation. Avez-vous observé un changement quelconque ?
Cela est un exercice très simple et de base qui nous permet de voir comment notre perception des choses peut changer lorsqu’on les regarde de manière consciente. Puis, on s’aperçoit aussi que toute chose et tout individu ont un côté positif. Nous avons le choix de se focaliser sur ce côté positif et quand on le fait, notre perception et nos attitudes changent. Ainsi, même quand on ne pourra pas éviter la tristesse, on pourra éviter la souffrance. Quand on aura peur, on parviendra à ne pas paniquer et à ne pas fuir. Quand tout paraîtra difficile, on saura trouver la sortie. Quand le changement s’imposera, on l’embrassera. Et finalement, on deviendra capable d’opérer en soi et dans sa vie tout changement qu’on voudra, il suffira de le décider.
Bien évidemment, comprendre tout ce mécanisme est très utile et constitue une première étape, nécessaire, mais pas suffisante. Tout dépend de l’entraînement, de sa régularité et de sa persistance. Il y a de nombreuses techniques puissantes qui nous permettent de faire cet entraînement à plusieurs niveaux et qui exigent tout simplement de la discipline. Les résultats peuvent venir plus tôt ou plus tard, mais sont inexorables.
{Auteur :